Pardonnez-nous d’abord ce jeu de mots impudent – nous le savons bien que le COVID, on ne s’en débarrasse pas comme ça, et que le 11 mai ne va pas tout résoudre d’un coup de baguette magique – néanmoins, ça exprime plutôt bien l’arrière-pensée de l’équipe JeVide :

Avez-vous profité de votre période de confinement pour faire un peu de tri chez-vous ?

Ah ! On vous voit d’ici soulever un sourcil étonné. On plaide coupables, c’est vrai que l’on vient quelque peu de vous prendre en traître : peut-être avez-vous passé votre confinement affalé sur votre canapé à vous enquiller des séries Netflix comme des perles sur un collier ?

Pas de soucis ?

On ne juge pas – après tout, on n’est pas là pour ça.

Mais puisque c’est le printemps, qu’en cette saison on a souvent l’habitude de se débarrasser des encombrants, et que le COVID nous a pour ainsi dire coupé l’herbe sous le pied, sans doute est-il temps avec le déconfinement de songer à faire du tri parmi le fatras d’objets surannés qui pourrissent dans votre grenier ?

Chez JeVide, on s’est dit que ce serait intéressant de sonder notre entourage pour savoir s’ils avaient prévu un petit ménage de printemps post-déconfinement ; du coup, on est parti à la rencontre (enfin, en visio’, mais c’est presque pareil) de deux personnes qui ont bien voulu se prêter au jeu de l’interview.

Faire du tri dans son garage à Bordeaux

J’ai complètement vidé mon garage de ses encombrants

Jacques* bosse dans une entreprise du bâtiment près de Bordeaux, et comme bon nombre de salariés, il s’est rapidement retrouvé au chômage technique.

Plutôt que de se tourner les pouces ou d’apprendre à faire du pain sur Youtube, il s’est lancé dans quelques menus travaux avec l’aide de son fils de 16 ans :

« J’avais quelques bricoles à terminer dans la salle de bain, ça nous a pris 2 ou 3 jours, après quoi on a attaqué le montage d’un cabanon dans le jardin, ça devait faire six mois que je devais m’en occuper […]. Je trimbale les planches, et là, gros problème : impossible de retrouver le sac de visseries. Le truc avait disparu ! C’est là où j’ai eu l’idée de faire un peu de tri dans le garage. »

Pour Jacques, son garage, c’est un peu son sanctuaire sacré ; c’est là qu’il a disposé son atelier et qu’il retape sur son temps libre une 500 XT qui appartenait à son père. Au fil des années, à force d’entasser sans jeter, le sous-sol s’est métamorphosé en un capharnaüm indescriptible :

« C’était le bordel, lance Jacques dans un rire. Même moi je m’y retrouvais plus […]. En fait, je passais plus de temps à rechercher les outils dont j’avais besoin plutôt qu’à bricoler réellement. C’est là où je me suis dit, c’est plus possible, j’ai du temps, je vais tout ranger et tout remettre propre. »

La construction du cabanon a donc été suspendue afin de permettre le tri des objets du garage ; quant au jardin, il a servi de lieu de stockage temporaire :

« J’ai tout sorti pour trier dehors quand la météo le permettait, c’était plus pratique. Je me suis rendu compte que je gardais tout un tas de truc cassés ou inutiles. C’est fou ce qu’on peut retrouver, j’avais l’impression d’être un gosse ! »

Le confinement de Jacques n’a donc pas eu que des effets négatifs, loin de là :

« Ça faisait longtemps que mon garage n’avait pas été aussi propre, sincèrement ça fait du bien. Après le déconfinement, je pense que je vais faire quelques allers / retours déchèterie et lancer une annonce chez [vous] (JeVide), j’ai quelques petites merveilles en réserve qui pourraient trouver preneur. »

Quant au sac de visseries du cabanon…

« C’est [ma femme] qui a fini par remettre la main dessus, bizarrement il était fichu dans un placard de la maison. Comme quoi ! »

Débarrassez votre appartement de ses encombrants à Bordeaux

J’ai fait un gros tri dans mes vêtements

RH dans un groupe immobilier et toute jeune maman d’un bébé de deux mois, Valérie* a profité de son confinement (et donc, quelque part aussi, de son congé maternité) pour se débarrasser des vêtements en trop dans sa garde-robe. Enfin, presque :

« Je suis loin du ménage de printemps, avoue-t-elle dans un sourire coupable. Pour être honnête, avec Timéo*, je suis sur les rotules, je récupère comme je peux. C’est juste que je déteste ne rien faire, j’aime bien être utile, alors j’essaie de trouver des occupations où je bouge un peu, même si ça fait hurler le papa qui aimerait bien que je fasse un peu plus attention à moi. »

Entre deux siestes et quelques coups de biberons, Valérie a donc cherché une tâche qui fasse davantage que tuer le temps :

« Je crois que, comme tout le monde, je me suis d’abord mis à la cuisine […], ce genre de trucs. Et puis un jour, je suis tombée sur le message d’un membre d’une association sur Facebook, de souvenir c’était l’Abbé Pierre. Ça m’a touchée, j’ai eu envie d’aider. J’ai d’abord fait un don, et puis je me suis dit que je pouvais sans doute faire plus. »

Le message écrit par la connaissance de Valérie faisait mention de don de vêtements ; un « eurêka » tonitruant traverse immédiatement son esprit :

« On stocke pas mal de vêtements avec mon chéri, et l’appartement commence à se faire un peu petit. Je lui en ai parlé, et on s’est dit que ce serait bien de faire un tri dans notre garde-robe histoire de les donner à Emmaüs juste après le 11 mai. »

À partir d’ici s’opère un tamisage méthodique des encombrants et autres objets futiles qui reposaient au fond de l’armoire :

« On a empaqueté les vêtements dont on voulait se séparer dans des cartons, et puis on a continué à trier ce qu’il y avait dans les placards pour faire de la place […]. On va donner en plus de la vaisselle, des bouquins, et même un appareil à fondu flambant neuf qu’on n’a jamais utilisé ! »

Eh bien, pour JeVide, ce sera la prochaine fois.

* Les prénoms ont été modifiés pour des soucis de confidentialité (les intéressés se reconnaîtront toutefois sans peine !).